Il y a parfois dans la vie professionnelle de belles reconversions porteuses de sens. L’histoire d’Aline et Paul Goldschmidt en est une. Car le couple qui a crée le Plaisir de Siaurac à déguster dans le coffret d’octobre n’a pas toujours été vigneron …
Paul a pendant dix ans lancé et développé Roland Berger en France, l’un des plus grands cabinets de conseil en stratégie aujourd’hui. Aline a un savoir-faire en terme de communication ayant travaillé chez Publicis. En 2007, leur vie bascule lorsque le père d’Aline, Olivier Guichard, ministre du Général de Gaulle, de Pompidou et de Giscard, décède. Les sœurs d’Aline souhaitent vendre les trois châteaux bordelais détenus par leur famille depuis 1832. Il n’en est pas question pour Paul et Aline : les châteaux de la Baronne Guichard resteront dans la famille Guichard ! Paul réunit toutes ses économies pour aider sa femme à racheter les parts de ses sœurs. Une nouvelle vie commence, loin des powerpoints et des salles de réunions feutrées du VIIIème arrondissement. Du conseil à la vigne il n’y a donc qu’un GRAND pas!
Paul, bien sûr, garde ses réflexes de stratège du business. Il diagnostique rapidement la situation : les terroirs des trois propriétés ont un superbe potentiel, mais il faut tout remettre au carré – de la vinification jusqu’à la commercialisation – pour que ce potentiel se révèle pleinement. Tout cela prendra du temps, le temps de la vigne n’est pas celui de Paris, et il faut au moins compter dix ans pour remonter une propriété viticole et encore dix années supplémentaires pour finir de construire la notoriété du domaine et pouvoir en tirer réellement profit.
Aline et Paul identifient trois priorités pour y parvenir :
- 1. Créer des vins qui respectent l’identité des terroirs qui sont parmi les meilleurs de leurs appellations : le Château Siaurac, la propriété historique de Lalande de Pomerol et leurs deux autres bijoux : le Château Vray Croix de Gay voisin de Petrus et Trotanoy à Pomerol et le Château Le Prieuré, Grand Cru Classé de Saint-Emilion situé en face d’Ausone. Conseillés par les meilleurs spécialistes des sols, Paul et Aline décident d’arracher et de replanter la moitié du vignoble, de refaire les chais, de passer en agriculture raisonnée. Les vignes sont donc encore jeunes, il faut maintenant attendre que le temps fasse son œuvre.
- 2. Créer du lien et de l’intimité avec les clients. Le marché du vin est un marché très fragmenté, avec des milliers de vignerons. Difficile donc pour un consommateur de s’y retrouver … sauf si le domaine ou le château parvient à faire connaissance avec ce consommateur de manière plus intime. C’est la raison pour laquelle Aline et Paul promeuvent autant l’oenotourisme dans leurs propriétés : une fois que le consommateur aura goûté ses superbes vins et compris tous les efforts réalisés pour que les terroirs s’expriment, il aura de fortes chances de devenir un ambassadeur du château. Il est également clé de créer et d’animer un réseau de prescripteurs – sommeliers, restaurateurs, e-commercants – qui sont des canaux non concurrents. Ils participent à la notoriété et l’image de marque du domaine.
- 3. Bâtir une distribution sélective en France et à l’international de restaurants, cavistes et e-commerçants capables de transférer leurs valeurs de proximité avec le client.
La cuvée 2010 du Plaisir de Siaurac fait à partir des jeunes vignes du Château Siaurac démontre incontestablement que les efforts de Paul et d’Alain payent : le Plaisir de Siaurac, un 100% merlot prêt à boire, rencontre un vif succès dans les restaurants de Paris et de province, mais également au Royaume Uni, en Belgique, en Allemagne, en Hollande ou au Brésil. Les stocks partent vite et il n’en restera bientôt plus. Alors dépêchez-vous de déguster !
Si vous passez dans la région de Bordeaux rendez leur visite à Siaurac. Le site vaut le détour et le programme conçu par Aline est taillé sur mesure : l’Art de vous faire vivre le Vin vient de recevoir le Best Of d’Or du tourisme du vin de la Chambre de Commerce de Bordeaux.