VIEILLISSEMENT DU VIN : TROIS MÉTHODES INSOLITES

Le vieillissement du vin est un travail de chimiste rigoureux: il faut utiliser des matériaux et avoir des conditions de conservation spécifiques.
L’élevage en fût de bois est souvent utilisé pour les grands vins rouges. Le bois utilisé est souvent du chêne, il permet d’apporter au vin des tanins, une odeur de vanille et un arôme légèrement boisé. Le fût est perméable à l’oxygène, ce qui permet l’oxydation du vin. Ce mode d’élevage est cher car le coût d’acquisition des fûts est élevé et il demande de l’entretien.
L’élevage en bouteille permet de faire évoluer la robe, d’assouplir la structure du vin et d’étoffer son bouquet.

Nous qui pensions tout connaître du vieillissement du vin… On en apprend tous les jours chez My VitiBox! Voici trois méthodes insolites pour faire vieillir du vin.

 

L’ÉLEVAGE DANS LES CALES DES BATEAUX

Plusieurs expériences de vieillissement de vin dans les cales de bateaux qui naviguaient ont été menées. On dit que le vin y vieillit cinq à dix fois plus rapidement que sur terre; les mouvements de houle et les variations rapides de pression favorisant le développement du bouquet. Mais attention : même en bateau, l’Alcootest n’est pas loin ;)

 

L’ENFOUISSEMENT DANS LE SABLE

En s’inspirant de pratiques qui datent du XVIIème siècle, les vignerons de Tursan expérimentent, depuis une quinzaine d’années, le vieillissement du vin à l’aide de barriques enfouies à quatre mètres de profondeur dans les dunes de sable d’Hossegor. Ce type de vieillissement du vin est optimal car la température y est très stable, l’hygrométrie parfaite et l’obscurité totale.

 

L ’ÉLEVAGE EN MER

Depuis plusieurs années, quelques vignerons comme le bordelais Bruno Lemoine par exemple, du Château Larrivet Haut-Brion, expérimentent le vieillissement du vin dans des caves sous-marines. Ce procédé permettrait en effet de bonifier le vin en lui apportant des notes iodées et salines qui affinent les tanins.

 

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3 mythes à dénoncer lors de votre prochain diner

MYTHES À DÉNONCER

Le dépôt est un défaut du vin

Le dépôt que vous pouvez voir au fond de votre bouteille est composé d’éléments naturels – résidus de la pulpe de raisin et des pépins, acide tartrique cristallisé, levures mortes – qui n’altèrent en rien le gout du vin. C’est au contraire le signe que la filtration réalisée sur le vin n’a pas été excessive et que ce vin a conservé les éléments essentiels pour son développement aromatique. Plutôt un bon signe donc!

Le vin rouge pour la viande et le vin blanc pour le poisson 

Si cette règle est bonne en générale, elle ne l’est pas systématiquement. N’hésitez pas à la transgresser de temps en temps pour surprendre votre palais. Rien de tel qu’un bon cru bourguignon en 100% pinot noir pour accompagner un saumon grillé. Et faites donc l’expérience d’un vin blanc en accompagnement de vos prochaines côtes de porc.

Mon conseil de bourgogne 100% pinot noir à déguster : Bourgogne Hautes Côtes de nuits – Château de Villars Fontaine 2007 (box vins My VitiBox du mois d’Avril)

Le vin blanc est plus “light” que le vin rouge

Cette illusion, surtout répandue parmi les dames soucieuses de leur silhouette, n’est absolument pas fondée. En effet, les calories contenues dans le vin proviennent du sucre résiduel et de l’alcool. Les vins blancs secs (sans sucre résiduel) ont des degrés alcooliques comparables à ceux des vins rouges et sont donc aussi caloriques. Quant aux vins blancs moelleux qui contiennent plus de sucres résiduels, leur niveau calorique est plus élevé.

 

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Le « French paradox » : boire du vin rouge pour rester en bonne santé

LE “FRENCH PARADOX”

La consommation de vin rouge, un moyen de prévention contre les maladies du cœur ?

Bien entendu, l’abus d’alcool est dangereux pour la santé car il peut méchamment endommager votre foie ; mais consommé avec modération, le vin rouge pourrait avoir des effets bénéfiques pour notre santé. Allez, je ne résiste pas à la tentation de vous en dire un peu plus sur ce « French paradox »…

Le « french paradox » est une thèse développée en 1991 par le spécialiste de la nutrition Serge Renaud selon laquelle, si les français sont en moyenne moins touchés par les maladies cardiovasculaires que leurs voisins européens ou américains, c’est en grande partie grâce à leur consommation « modérée » de vin rouge (2 à 4 verres de vin par jour).

En voici l’explication : certains pigments contenus dans la peau du raisin, les anthocyanes, auraient des vertus anti-oxydantes à la fois pour le vin et pour le corps humain.

Sachez que plus il y a d’anthocyanes dans le vin, plus les vins sont aptes à bien vieillir. Il y a en effet des cépages comme le cabernet sauvignon qui ont une plus forte concentration d’anthocyanes et qui se prêtent particulièrement à la production de vins de garde. Par ailleurs, ce sont ces anthocyanes qui donnent la couleur du vin rouge tandis que les tanins stabilisent cette couleur. Dans le corps humain, les anthocyanes empêchent l’oxydation des vaisseaux sanguins, ce qui réduirait le risque d’accidents cardio-vasculaires.

Naturellement, toute l’équipe de notre wine box My VitiBox se réjouit de pouvoir modestement contribuer à la bonne santé de votre cœur chaque mois ; )

 

Et pour conclure cet article, rien de tel que cette belle citation de Baudelaire : « Si le vin disparaissait de la production humaine, il se ferait dans la santé et dans l’intelligence un vide, une absence plus affreuse que tous les excès dont on le rend coupable. » A méditer !

 

On se fait plaisir au Vatican… la consommation de vin au Vatican

Nous qui pensions être les plus grands buveurs de monde… le Vatican nous dépasse largement ! Un français consomme 56 litres de vin par an par habitant soit à peu près une bouteille par semaine. Nos austères religieux consomment 6 litres de plus annuellement, soit 62 litres par habitant. Chaque semaine, les habitants du Vatican boivent donc un verre de plus que les français. Sacrée consommation de vin au Vatican !

On peut en conclure que :

1. Soit les femmes, étant particulièrement  enceintes en France, font plomber les statistiques (Oui, parce que malgré les mauvaises langues, les religieux sont sages : le taux de croissance démographique du Vatican est de  0,004%, soit 0,033 bébé par an… )

2. Soit les religieux boivent en dehors des services  / ou font énormément d’offices : il en faudrait  plus de quatre par jour avec une régularité implacable.

3. Soit la promiscuité les pousse à boire : comment résister aux bonnes soirées quand on est 836 personnes sur seulement 44 ha ?!

4. Soit les pèlerins se félicitent largement de leurs efforts à leur arrivée. Je vous conseille d’y ouvrir rapidement un bar à vin. Attendez tout de même un an, quand vous serez pro grâce à nous !

5. Soit j’arrête d’être bête et je compare la consommation par personne en âge de consommer, et là la France bat sûrement tous les records…

Donc pas de panique, le Vatican est un cas à part, nous restons le premier pays consommateur de vin par habitant.

On doit notre Champagne aux Anglais !

De réputation, l’Angleterre n’a jamais paru aux français comme étant son meilleur allié. Et pourtant on lui doit notre prestige! En effet les origines du champagne seraient dues en partie grâce aux anglais.

Avant les British, la Champagne produisait surtout des vins clairs (ou tranquilles), c’est-à-dire des vins blancs sans bulles. Pour produire du vin effervescent il faut que le vin blanc qui a déjà fermenté une fois, fermente de nouveau dans un espace trop petit pour lui. Les vignerons font donc une petite popote dans du vin qui a déjà fini sa fermentation pour provoquer une deuxième fermentation. Sous la pression, cette deuxième fermentation produit du gaz carbonique (CO2), à l’origine des bulles.

Le CO2 voulant s’échapper, il est indispensable que les bouteilles soient assez solides pour résister à cette pression. Mais les vignerons champenois rencontraient des problèmes : les bouteilles ne pouvaient pas résister à la pression de cette deuxième fermentation et elles explosaient très facilement. Pour faciliter la production de vin effervescent il fallait donc résoudre certains enjeux :

1. Renforcer la fermeture des bouteilles : Dom Perignon a apporté la solution miracle avec l’utilisation des bouchons en liège.

2. Renforcer la résistance du verre des bouteilles. C’est là que les anglais entrent en jeu. Consacrant leur bois à leur flotte pour écraser les français, ils ont choisi de chauffer leur verre à la houille, donnant plus de force au verre. Et finalement ils ont renforcé le verre obtenu avec de l’oxyde de plomb. Ce verre épais a enfin permis de concevoir des bouteilles résistant à la fameuse deuxième fermentation du vin.

3. Bien maitriser le contenu de la bouteille. Lors de la popote magique, il fallait trouver le juste équilibre dans l’ajout de sucre et de levure, sous peine que la deuxième fermentation soit trop puissante et fasse exploser la bouteille. Ils attendront 1837 pour réussir à déterminer avec précision la quantité de sucre nécessaire.

Mais cette invention de l’effervescence n’a pas été accueillie à bras ouverts en France : les vins mousseux étaient une “dépravation du goût” (St Ewemond), “le moussage ne convient qu’au chocolat, à la bière et à la crème” (Adam Bertin). Les anglais entrent une deuxième fois en jeu car c’est en partie grâce à eux que la vente de champagne a pu démarrer, Louis XIV le leur faisant découvrir en en envoyant après son couronnement au roi d’Angleterre, Charles II.

Donc oui, nous pouvons remercier les anglais. Avec 300 millions de bouteilles de Champagne vendues en 2011, peut-être que le Red Bull sera le moteur de l’économie française dans 200 ans !