On doit notre Champagne aux Anglais !

De réputation, l’Angleterre n’a jamais paru aux français comme étant son meilleur allié. Et pourtant on lui doit notre prestige! En effet les origines du champagne seraient dues en partie grâce aux anglais.

Avant les British, la Champagne produisait surtout des vins clairs (ou tranquilles), c’est-à-dire des vins blancs sans bulles. Pour produire du vin effervescent il faut que le vin blanc qui a déjà fermenté une fois, fermente de nouveau dans un espace trop petit pour lui. Les vignerons font donc une petite popote dans du vin qui a déjà fini sa fermentation pour provoquer une deuxième fermentation. Sous la pression, cette deuxième fermentation produit du gaz carbonique (CO2), à l’origine des bulles.

Le CO2 voulant s’échapper, il est indispensable que les bouteilles soient assez solides pour résister à cette pression. Mais les vignerons champenois rencontraient des problèmes : les bouteilles ne pouvaient pas résister à la pression de cette deuxième fermentation et elles explosaient très facilement. Pour faciliter la production de vin effervescent il fallait donc résoudre certains enjeux :

1. Renforcer la fermeture des bouteilles : Dom Perignon a apporté la solution miracle avec l’utilisation des bouchons en liège.

2. Renforcer la résistance du verre des bouteilles. C’est là que les anglais entrent en jeu. Consacrant leur bois à leur flotte pour écraser les français, ils ont choisi de chauffer leur verre à la houille, donnant plus de force au verre. Et finalement ils ont renforcé le verre obtenu avec de l’oxyde de plomb. Ce verre épais a enfin permis de concevoir des bouteilles résistant à la fameuse deuxième fermentation du vin.

3. Bien maitriser le contenu de la bouteille. Lors de la popote magique, il fallait trouver le juste équilibre dans l’ajout de sucre et de levure, sous peine que la deuxième fermentation soit trop puissante et fasse exploser la bouteille. Ils attendront 1837 pour réussir à déterminer avec précision la quantité de sucre nécessaire.

Mais cette invention de l’effervescence n’a pas été accueillie à bras ouverts en France : les vins mousseux étaient une “dépravation du goût” (St Ewemond), “le moussage ne convient qu’au chocolat, à la bière et à la crème” (Adam Bertin). Les anglais entrent une deuxième fois en jeu car c’est en partie grâce à eux que la vente de champagne a pu démarrer, Louis XIV le leur faisant découvrir en en envoyant après son couronnement au roi d’Angleterre, Charles II.

Donc oui, nous pouvons remercier les anglais. Avec 300 millions de bouteilles de Champagne vendues en 2011, peut-être que le Red Bull sera le moteur de l’économie française dans 200 ans !